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Traditions orales dans les Highlands et les îles de l’Ouest de l’Ecosse

7 Septembre 2016 , Rédigé par Evêque Marc Publié dans #Etudes, #Christianisme celtique

Traditions orales dans les Highlands  et les îles de l’Ouest de l’Ecosse

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(St Colomban)

 

Préambule

A l’extrême de notre continent occidentale, à l’Ouest de l’Ecosse, dans la région appelée Highlands et dans l’archipel d’îles qui s’étendent du sud-ouest jusqu’aux Hébrides, existait encore au dix neuvième siècle, une tradition celtique chrétienne, transmise oralement. Comme Hersart de la Villemarqué sauva en petite Bretagne, une partie du folklore breton, Alexander Carmichael, né en 1832 (+1912) dans l’île de Lismore dans cette même Ecosse, sauva une partie d’un héritage unique au monde : les derniers vestiges d’une tradition locale de l’antique Eglise celtique. Cette tradition fut maintenue sans interruption pendant des siècles par tout un peuple de fermiers et de marins illettrés.

Il est clair que cette tradition n’était plus qu’un reste populaire d’une tradition transmise autrefois par les grands centres monastiques de l’Eglise celtique, comme celui fondé par saint Colomba dans l’île d’Iona. Privés de ses clercs et de ses maîtres spirituels, de leurs liturgies et de leurs rites, les fidèles ont conservé, mêlé de coutumes païennes, ce qu’ils vivaient au quotidien dans leur foi et leur spiritualité. Les prières, les invocations, les coutumes montrent une piété et une foi quasi absolue en Dieu. On ne sera pas étonné de rencontrer des similitudes entre ces bénédictions et celles que l’on peut remarquer dans des Eglises anciennes comme l’Eglise Copte Orthodoxe ou l’Eglise Ethiopienne. Encore aujourd’hui dans nos campagnes, bon nombre de chrétiens recourent à diverses bénédictions, exorcismes ou prières de protection que l’Eglise ne lui assure plus, mais qu’ils véhiculent depuis le fond des âges.

Il serait vain de vouloir reconstituer des rites ou des offices liturgiques à partir de ces prières et poèmes parvenus jusqu’à nous. Cependant, ils sont une source intéressante pour comprendre une part de la  spiritualité des celtes et de l’Eglise Celtique. Beaucoup de ces poèmes incantatoires, ne serait pas utilisables dans un bréviaire chrétien, mais ils nous renseignent sur l’esprit et l’originalité de leur vie spirituelle. Méprisé pendant des siècles, cet héritage connaît aujourd’hui un engouement qui dépasse de très loin un simple effet de mode et pour cause !

Jamais l’Occident n’a connu de crise existentielle si profonde dans son identité, ses valeurs morales, sa spiritualité, voire simplement dans la structure même de son organisation sociale. Il est indéniable que la quête qui nous pousse vers la redécouverte de cet héritage fait parti du sauvetage de notre société dont la pérennité dépend de ses traditions culturelles et religieuses qui plongent leurs racines dans la nuit des temps et qui se sont réactualisées sans cesse au fil des siècles.

Avant d’aborder cette tradition orale des Highlands et des îles de l’Ouest de l’Ecosse, il faut s’imaginer ce qu’étaient la vie des habitants de ces îles isolées et battues par les vents. Les conditions de vie y étaient difficiles. Le climat parfois extrême, les pénibles travaux des champs sur des lopins de terre peu fertiles, la pêche en mer qui emportait souvent des hommes vers Tyr na Nog, le royaume des morts, forgeaient un peuple rude dont la ténacité et les liens profond qui unissaient les clans, leurs permis de conserver farouchement leur traditions face aux influences qui les voulaient les asservir. La situation géographique isolée, l’évolution lente de leur  société basée sur le clan, les ont protégés longtemps.

Esther de Waal, qui écrivit beaucoup sur cette tradition et ce peuple, nous dit : Ces peuples celtiques vivaient tout naturellement et inconsciemment dans un état de prière, dont le rythme, quotidien et annuel était dicté, non pas,  par les offices quotidiens ou le lectionnaire de l’année, comme dans la tradition monastique, mais par les nécessité d’une existence de dur travail. Par conséquent, leur prière répondait à la vie elle-même et émanait d’elle avec toutes ses exigences. Ils avaient compris que la vie quotidienne pouvait devenir la voie la plus naturelle vers Dieu (God under my roof)

 

Le déclin

Pourtant, ici comme partout dans le monde, une société qui n’actualise plus son héritage aux besoins existentiels d’une société en mutation, entre irrémédiablement dans le déclin. Celui-ci commença avec la réforme protestante. A.Carmichael écrivait dans l’introduction du Carmina Gadelica, qui rassemble tout ce qu’il collecta de cette tradition : La littérature gaélique est allée en disparaissant au cours des trois derniers siècles, cela dû, principalement, à la Réforme, aux évictions, aux écoles (comme ce fut le cas en Bretagne pour ces dernières (Ndt). On était puni pour avoir parlé en gaélique, raconté, ou chanté, les histoires anciennes. La Réforme avait condamné les croyances et les cultes qui avaient été tolérés, et assimilés, par l’Eglise Celtique et l’Eglise latine.

Un autre événement, plus tragique survint vers la fin du dix huitième et le début du dix neuvième siècle. Il s’agit des « clearences ». Les gros propriétaires écossais, avec l’accord du gouvernement Anglais, décidèrent de chasser les petits fermiers de leur village, afin de récupérer les terres qu’ils leur louaient pour y développer l’élevage massif du moutons. Des milliers de familles se trouvèrent jetées à la rue. Ce fut l’une des plus grandes tragédies de l’histoire britannique. Beaucoup émigrèrent en Amérique (USA et Canada) et en Australie, mais un grand nombre vécurent misérablement dans les faubourgs des grandes villes. La destruction du tissu social qui maintenait la tradition culturelle et spirituelle des Highlander et des îliens de l’Ouest provoqua la perte irrémédiable de bien de coutumes et traditions. Il resta néanmoins des familles qui gardèrent leurs traditions, mais le déclin commencé par la persécution de la réforme s’accéléra. Un siècle plus tard après les « clearences », entre 1855 et 1899, Alexandre Carmichael sauva une partie de cet héritage.

La variété

Nous avons du mal à percevoir la valeur et la beauté de cette tradition. Si aujourd’hui, nous disposons de textes, il nous manque les mélodies et les voix qui les chantaient. En effet, la moindre prière était chanté. La vie quotidienne apparaissait comme un rite permanent où tout était sacralisé. Toujours dans son introduction du Carmina Gadelica, Alexandre Carmichael écrit : Il est difficile de rendre l’intense pouvoir, et la suprême beauté, des originaux en gaélique dans un anglais adéquat (et donc en français depuis l’anglais Ndt) […]Dans un village, il y a plusieurs conteurs qui récitent la littérature orale reçue de leurs prédécesseurs. Les conteurs des Highlands sont aussi variés que leurs sujets. L’un est historien, relatant les événements, simplement et avec concision ; un autre est un historien qui dévie sa narration en la colorant selon ses connaissances. L’un invente, ajoutant la fiction aux faits, mélangeant ses matériaux et investissant le tout avec le tout avec le charme de la nouveauté et le halo de la romance. Encore un autre est le récitant de poèmes épiques et de ballades, amenant les différents caractères, devant l’esprit de ceux qui l’écoutent, aussi clairement qu’un sculpteur produit une figure devant les yeux. L’un donne les chants des principaux poètes, avec des aspects intéressants de leurs auteurs, tandis qu’un autre – généralement une femme – chante, sur des airs étranges, de beaux chants anciens, quelques-uns arthuriens. Il y a une variété d’autres conteurs, chanteurs, parleurs, et je n’ai jamais rien entendu qui n’aurait pas dû être raconté ou chanté[…]Tout cela pourrait remplir des livres[…]

La musique des hymnes avait une individualité très distincte, ressemblant, par certains aspects et, par d’autres leur étant très différents, aux vieux chants grégoriens de l’Eglise. J’ai beaucoup regretté n’avoir pu enregistrer cette musique, belle et particulière, probablement la musique de l’ancienne Eglise Celtique[…]

Les poèmes étaient généralement entonnés d’une manière basse et récitative, montant et descendant dans une cadence lente et modulée, charmante à écouter mais difficile à suivre[…]

Sans doute, aucun peuple n’avait un rituel de chant et d’histoire, de rite séculier et de cérémonie religieuse, plus étendu que les Highlanders. La joie et la musique, le chant et  les danses, les contes et la poésie, imprégnaient leur vie, comme l’électricité imprègne l’air. La religion, païenne ou chrétienne, ou les deux combinées, imprégnait tout, se fondant, l’une dans l’autre, comme les couleurs iridescentes de l’arc-en-ciel. Les gens étaient sympathiques et synthétiques, incapable de voir, et indifférent de savoir, où commençait le séculier et où finissait le religieux – une union admirable des éléments de la vie pour ceux qui l’ont vécu si authentiquement et si intensément, comme les races celtiques de partout l’ont fait, et personne plus authentiquement, ou plus intensément que les mal-compris et soi-disant illettrés Highlanders d’Ecosse […]

Les  missionnaires celtes n’ont pas rejeté les coutumes païennes mais y ont greffé le culte chrétien, ce qui explique le mélange de païen et de chrétien dans ces poèmes. Le folklore gaélique est plein de ces mélanges et ceci se retrouve,  non seulement dans la littérature, mais aussi dans la musique, la sculpture et l’architecture […]

Certains de ces hymnes ont pu être composés dans les cellules des cloîtres de Derry et d’Iona, et certaines des incantations, au milieu des cromlechs de Stonehenge et les pierres levées de Callarmis […]

Nous venons de le lire, les celtes ne séparaient pas le visible de l’invisible. Pour eux, ces deux mondes n’en sont qu’un seul. Ils ne pouvaient concevoir la vie sans une unité parfaite de toutes les créatures en Dieu. C’est un peuple qui chante, prie et rend grâce en tout temps, en tout lieu, pour tous les êtres et pour toute chose. Percevant un monde dans lequel la division et du sacré leur paraissait étrangère, ces peuples gaéliques surent que Dieu était amoureusement concerné par tous les aspects de leur vie et se sentait en train de marcher non seulement dans sa présence mais proche des saints et des anges aussi. Ils estimaient comme allant de soi qu’ils étaient entourés par une multitude d’êtres spirituels, très proche tout au long du jour et plus proche encore pendant leurs heures de sommeil. (God under my Roof – Esther de Waal).

Tous les poèmes ou chants ne sont pas de prières. Il y avait comme partout des chants qui évoquaient l’amour, la guerre, l’histoire, des légendes etc. Néanmoins, la référence à Dieu, aux saints et aux anges y était constante. Dans cette étude, nous nous sommes limités, aux bénédictions qu’ils utilisaient  en abondance dans leur vie quotidienne.

Les Celtes appelaient la bénédiction de Dieu sur tout ce qu’il faisaient et dans tout qu’il vivaient. La religion imprégnait toute leur vie. Toute activité, toute relation appartenait intégralement à Dieu. Ils étaient incapable de discerner les frontières entre le début et la fin du religieux et il leur était naturel de présumer que Dieu était amoureusement concerné par tout ce qu’ils faisaient. Ils étaient totalement à l’aise avec Dieu, nous dit encore Esther de Waal (The Celtic Vision).

La prière au cœur de la vie

La prière est chez les celtes était vraiment une louange perpétuelle. Dieu est le Père, l’ami, le tout en qui ils avaient une confiance absolue. Leur quotidien n’avait de sens qu’en Dieu. Il était impossible que leur vie ne soit pas un dialogue continuel avec Dieu. Pour les hommes et les femmes qui les récitaient, les prières n’étaient pas un exercice formel, c’était un état d’esprit. La vie était vécue dans les bras de Dieu, sa protection constamment recherchée, de même que son aide et son assistance… Elles ont en elles quelque chose du souffle et de la profondeur des psaumes. La crainte et le respect de la puissance de Dieu et sa colère devant le péché était plus que compensé par la confiance en son amour et sa miséricorde[…] Esther de Waal (The Celtic Vision).

Comme autrefois dans les villes et les campagnes, les gens chantaient toute la journée. Je me souvient que dans mon enfance, ont chantait beaucoup et partout, au travail et en toute occasion. Les gens avaient encore le cœur assez joyeux pour cela. Aujourd’hui, il est rare d’entendre un chant dans la vie quotidienne. Il y a encore peu d’année, en Bretagne, un voisin qui avait une belle voix, chantait des chants du folklore breton, lorsqu’il conduisait son troupeau dans les prés. Les moines de notre monastère, l’écoutaient avec ravissement. Il y a deux ou trois ans, je me trouvais dans un village du sud de la France. Mon attention fut capté par un chant. C’était un artisan couvreur qui chantait magnifiquement sur le toit d’une maison qu’il réparait. Mais pour les celtes, chanter, c’était prier essentiellement. C’était un peuple qui chantait tout le temps, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. Les prières étaient fredonnées et non pas récitées silencieusement. Cela avait un effet incalculable sur les enfants qui, dès leur début dans la vie, étaient conscients que leurs parents priaient, observaient et entendaient la prière comme une partie naturelle de la vie quotidienne […..] Voici des laïcs ordinaires, vivants des vies très occupées et cependant, la prière est un courant sous-jacent de tout ce qu’ils font […] La régularité de cette prière était l’une de ses forces […] Tout ce qu’ils touchaient, chaque outil qu’ils manipulaient, était fait avec respect et vénération. Chaque activité était accomplie avec un, sens de la présence de Dieu et fait en association avec lui[…] Esther de Waal (The Celtic Vision).

Chaque personne bénissait au nom de Dieu. Lorsque quelqu’un rencontrait une autre personne, il n’omettais pas dire : Que la bénédiction de Dieu soit sur ton travail » et il y participait pendant quelques minutes. La vie était vue comme un don de Dieu. Tout était providence divine. Il n’y avait pas une minute qui appartienne au profane. Les chrétiens de l’Eglise celtique avaient le sens inné de la bonté et de la générosité de Dieu. Ils ne pouvaient y répondre que par la gratitude. C’est dans les psaumes, si chers à la spiritualité monastique, qu’ils puisaient la source de leur inspiration. Si nous apprécions la façon celtique de la prière nous devons nous tourner vers les psaumes eux-mêmes [….] Depuis le début jusqu’à la fin, les psaumes faisaient partie intégrante de leur vie. Ils connaissaient les psaumes par cœur. Esther de Waal (The Celtic Vision).

Voici quelques exemples de leur piété dans la vie quotidienne:

Rites du coucher

  • Couvrir les cendres

La journée commençait à l’heure vespérale pour les celtes comme dans la plupart des sociétés anciennes. Le cycle liturgique quotidien commence lui aussi à Vêpres par la célébration de la lumière. Les celtes vivaient dans des maisons rectangulaires en pierre, pourvue d’une seule pièce. L’âtre était au milieu de la pièce et constituait ainsi symboliquement un centre temporel et spirituel. On ne disposait pas d’allumettes ou de briquet à l’époque. Il fallait donc garder les braises de la veille pour le lendemain. Le feu brûlait toute l’année pour cuire les aliments. Un rite accompagnait l’entretient du feu.

Le soir, avec le sommeil, on couvrait le feu de cendre pour garder les braises jusqu’au matin. Il y avait un rite appelé smooring. Les braises étaient étalées sur l’âtre en cercle, puis divisées en trois parties égales et l’on formait au milieu un monticule. On disposait entre chaque section un morceau de tourbe qui touchait le monticule central. La tourbe était le combustible qui remplaçait le bois de chauffage. Le premier morceau de tourbe était posé au nom du Dieu de la Vie, le deuxième au nom du Dieu de la paix, le troisième au nom du Dieu de la grâce. Le cercle de braise avec la tourbe était alors couvert de cendre, sans l’étouffer au nom de la lumière trine et une. Le monticule central était appelé Tula nan tri, l’âtre de la Trinité. Ensuite, la femme étendait ses mains sur les cendres et doucement entonnait un chant comme celui-ci :

Prière pour couvrir les cendres

La divine Trinité,

Qui sauve

Qui protège,

Qui enveloppe l’âtre,

            La maison,

            La maisonnée,

            Le soir,

            La nuit,

            Toutes les nuits,

            Et chaque nuit. Amen.

 

Je vais couvrir l’âtre comme Marie le couvrirait,

Entourée de Brigitte et de Marie,

Sur le feu et sur le sol et sur toute la maisonnée.

 

Il évident que ce rite, comme tous ceux que évoqueront dans cette article, est la survivance d’un rite pré-chrétien plus ancien.

·         Le coucher

Avant de coucher on récitait une prière.  Les prières pour la nuit sont nombreuses. La plupart sont devenues de simples fragments ou de phrases, complétés par les gens selon leurs besoins et leurs désirs du moment. Il est touchant et instructif d’entendre ces hommes et ces femmes simples dans leurs modeste demeure, s’adressant, comme il le disent eux-mêmes, au grand Dieu de la vie, le Père des vivants. Ils insistent auprès de lui, sur leurs besoins et leurs désirs, complètement et familièrement, mais avec tout le respect et la déférence due au grand chef qu’ils désirent approcher et attirer, et dont ils souhaitent recevoir le pardon et l’aide. Tout cela dans un langage simple et pourtant éloquent, mais si simple et si distingué que leur nature impressionnante ne serait pas plus grande dans le plus fier des temples. (Oliver Davies and Fiona Bowie – Celtic Christian spirituality).

 

·         Consécration du sommeil

 

Je me couche ce soir,

            Avec la douce Marie et son Fils,

            Avec le pur et blanc Michael,

            Avec Brigitte, sous son manteau.

           

            Je me couche avec Dieu

            Et Dieu se couche avec moi,

            Je ne me coucherai pas avec Satan,

            Et Satan ne se couchera pas avec moi.

 

            O Dieu des pauvres,

            Aide-moi cette nuit,

            Ne m’écarte pas complètement

De ta main précieuse.

 

Car les nombreuses blessures

Que je t’ai infligées

Je ne peux pas, cette nuit,

Les compter.

 

Toi, le Roi du sang de vérité,

Ne m’oublie pas dans ta demeure,

Ne tient pas compte de mes transgressions,

Ne m’exclut pas de ta moisson des âmes,

            De ta moisson des âmes.

 

  • Prière à l’ange gardien

 

            O Ange gardien, à ma main droite,

            Veille sur moi cette nuit.

            Sauve-moi des flots en fureur.

            Drape-moi dans ton linge car je suis nu.

            Secours-moi, car je suis faible et perdu.

 

            Dirige mon coracle dans les remous sinueux.

            Guide mes pas dans les gouffres et les abîmes,

            Garde moi des traîtrises,

            Et sauve moi des blessures et des méchants.

            Sauve-moi du mal cette nuit.

 

            Ecarte de moi la souillure.

            Entoure-moi contre le mal jusqu’au jugement.

            O ange bon, à ma main droite,

            Délivre-moi des méchants cette nuit,

            Délivre-moi cette nuit.

Rite du lever

Comme la veille au soir, le lever était sanctifié par plusieurs prières.

  • Ranimer le feu

La première chose que l’on faisait au lever était bien évidemment de ranimer le feu. Cela était accompagné d’un autre rite. La mère de famille récitait une prière à voix basse pour que le feu soit béni par Dieu, et à travers sa bénédiction, celle de toute la maisonnée. Le feu était regardé comme l’image de la bonté et de la puissance de Dieu, car par Lui, l’homme se réchauffe, s’éclaire, cuit sa nourriture. En outre, il le feu participe au mystère de la vie et de la lumière.

  • Bénédiction en ranimant le feu      

J’attiserais le feu de mon foyer ce matin,

            En présence des saints anges du ciel,

            En présence d’Ariel de la plus belle apparence,

            En présence d’Uriel au mille bénédictions,

            Sans malice, sans jalousie, sans envie,

            Sans peur, sans craindre qui que se soit sous le soleil,         

Mais le divin Fils qui me protège,

            Sans malice, sans jalousie, sans envie,

Sans peur, sans craindre qui que se soit sous le soleil,

            Mais le divin Fils qui me protège.

Dieu, attise dans mon cœur,

Une flamme d’amour pour mon voisin,

Pour mon ennemi, pour mon ami, pour toute ma parenté,

Pour le brave, pour le serviteur, pour l’esclave,

O Fils de Mary la plus belle,

Attise dans mon cœur une flamme d’amour,

depuis la plus humble chose qui existe,

Jusqu’au Nom qui est au dessus de tout.

·         Prière du matin

Après que le feu symbole de vie eut été ranimé où peut-être juste avant, il y avait une prière du matin. Celle-ci caractérise bien le sens d’absolu de Dieu qui habitait l’âme des Highlanders. En voici deux exemples :

 

Bénis, O Dieu,

                        chaque chose que mes yeux voient,

Bénis, O Dieu,

chaque son que mes oreilles entendent,

Bénis, O Dieu,

chaque odeur que mes narines reçoivent,

Bénis, O Dieu,

Chaque saveur qui vient sur mes lèvres,

Chaque note de ma chanson,

Chaque rayon qui éclaire mon chemin,

Chaque chose que je fais,

                        Chaque attrait pour que ne faiblisse ma volonté,

                        Le zèle que désire mon âme,

La Trinité que cherche mon cœur,

                        Le zèle que désire mon âme,

La Trinité que cherche mon cœur.

Je me lève aujourd’hui,

            Par la force des cieux,

            La lumière du soleil,

            L’éclat de la lune,

            La splendeur du feu,

            La vitesse de l’éclair,

            La douceur du vent,

            La profondeur de la mer,

            La stabilité de la terre,

            La fermeté du roc.

 

Père, bénis moi dans mon corps,

Père, bénis moi dans mon âme,

Père, bénis moi cette nuit dans mon corps et dans mon âme.

 

Père, bénis moi dans ma vie,

Père, bénis moi dans ma foi,

Père, bénis moi dans ce qui m’attache à ma vie et à ma foi.

 

Père, sanctifie moi dans ma parole,

Père, sanctifie moi dans mon cœur,

Père, sanctifie moi dans chaque partie de ma parole et dans mon cœur.

Union du corps et âme

Comme nous le constatons, le corps, par tous ses sens, était associé à l’âme. On demandait la protection de Dieu pour son être tout entier. Ce genre de prière s’appelait une lorica, c’est-à-dire un bouclier de protection. La plus connue est la prière de saint Patrick, mais il en avait de nombreuses. En voici une, prise parmi bien d’autres :

 

Dieu  qui m’enveloppe,

            Dieu qui m’entoure,

            Dieu dans ma parole,

            Dieu dans ma pensée,

 

            Dieu dans mon sommeil,

            Dieu dans mon réveil,

            Dieu dans ce que je vois,

            Dieu dans ma espérance,

 

            Dieu dans ma vie,

            Dieu sur mes lèvres,

            Dieu dans mes mains,

Dieu dans mon âme,

            Dieu dans mon cœur,

 

            Dieu dans ce qui m’est nécessaire,

            Dieu dans mon repos

Dieu mon âme,

Dieu dans mon éternité.

La prière du cosmos

Leur prière est également toujours liée à la vie cosmique. Une femme raconta à Carmichael comment sa mère lui apprenait à prier. Dès leur plus jeune âge, les enfants étaient imprégnés de la tradition que leur transmettaient leurs parents et la communauté.

C’était un peuple qui chantait tout le temps, depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil. Les prières étaient fredonnées et non pas récitées silencieusement. Cela avait un effet incalculable sur les enfants qui, dès leur début dans la vie, étaient conscients que leurs parents priaient, observaient et entendaient la prière comme une partie naturelle de la vie quotidienne (the celtic way of prayer – Esther de Waal).

Philip Newell, un prêtre anglican, remarque que

« cette tradition inclut aussi la pratique, caractéristique dans beaucoup de psaumes des écritures, de joindre nos voix à la voix de l'univers entier durant la louange de Dieu. Notre prière n 'est qu'une note, mais en terme d'évolution de la terre, une note vraiment tardive, dans le grand chant de la création, un chant qui est chanté depuis des millions d'années, avant l'avènement de l'humanité. C'est un chant continu qui ne cesse d'être chanté par les vagues de la mer et le souffle du vent, même quand nous dormons la nuit et que notre conscience de Dieu est dis traite. Une pratique commune dans les Iles de l'Ouest (de l’Ecosse) particulièrement chez les anciens, était d 'entonner leurs prières en écoutant la mer au bord de la plage, et ainsi joindre leur voix se mêle à celle des vagues et leur louange à la louange incessante de la mer sans repos. Comme une vieille femme le raconta à Carmichael, elle avait appris depuis son enfance a prier constamment et comprendre que sa prière rejoignait le chant incessant de la création : »

 

« Ma mère nous demandait de descendre derrière la maison pour chanter notre prière du matin à Dieu comme une alouette la chantait tout en haut dans les nuages et comme la grive la chantait la-bas dans 1 'arbre et rendre grâce au Dieu de toutes les créatures, pour le repos de la nuit, pour la lumière du jour et pour la joie de la vie. Elle nous disait: chaque créature ici-bas, dans les océans dessous, dans l'air au dessus, rendait gloire au Dieu de toutes les créatures et des mondes, des vertus et des bénédictions et nous nous resterions muet ! Ma chère mère... mon cœur aime la terre dans laquelle ma mère bien-aimée repose. (The listening to the heartbeat of God).

Voici un exemple de ces prières :

 

            Dieu des esprits,

            O Dieu au-dessus de tout,

            O Seigneur du monde,

            O Dieu ineffable,

            O créateur des éléments,

            O Dieu invisible,

            O Dieu incorporel,

            O Dieu au-delà de tout jugement,

            O Dieu impassible,

            O Dieu incorruptible,

            O Dieu immortel,

            O Dieu immuable,

            O Dieu éternel,

            O Dieu parfait,

            O Dieu miséricordieux,

            O Dieu merveilleux,

            O Dieu redoutable,

            O Dieu de la terre,

O Dieu du feu,

O Dieu de l’eau vive,

O Dieu des tempêtes et des grand vents,

O Dieu de toutes les langues autour de la terre,

O Dieu des vagues de l’abîme insondable de l’océan,

O Dieu des constellations et de toutes les étoiles brillantes,

O Dieu qui a façonné la matière et instauré le jour et la nuit,

O Dieu qui a régné sur l’enfer et ses  hôtes déchus,

O Dieu qui règne avec les archanges,

O souverain bien,

O Père céleste qui es au cieux,

Aie pitié de nous.

 

Autre invocation

 

Tu es le pur amour des nuages,

            Tu es les pur amour des firmaments,

            Tu es les pur amour des étoiles,

            Tu es les pur amour de la lune,

            Tu es les pur amour du soleil,

            Tu es les pur amour des cieux,

            Tu es les pur amour des anges,

            Tu es les pur amour du Christ lui-même,

            Tu es les pur amour du Dieu de toute vie.

 

En plus de ces pratiques qui rythmaient la vie quotidienne, les Highlanders se retiraient pour prier à l’écart dans une petite construction, à l’abri d’un monticule ou d’un vallon afin qu’ils ne soient ni vus ni entendus par qui que ce soit. Des hommes et des femmes de 80, 90 et même 100 ans continuaient de se rendre jusqu’à ou deux milles pour rendre au bord de la mer afin de joindre leur voix à celle des vagues et leurs louanges à celle de la mer toujours en mouvement.

Les fêtes de l’année

L’année était évidemment rythmée par des fêtes religieuses. Les saints sont célébrés comme si aucune barrière n’existait entre les deux mondes. Mais le plus remarquable est la continuité des croyances pré-chrétiennes dans le christianisme populaire celtique.

·  Sainte Brigitte (1 février)

Il y a beaucoup d’histoire à propos de sainte Brigitte. Il y avait un mélange entre la sainte et la déesse pré-chrétienne. Brigitte est dite présider sur le feu, sur les arts, sur toute beauté sous le ciel et sous la mer, l’homme étant le type le plus élevé de la beauté idéale, Brigitte préside à sa naissance et le voue à la Trinité. Elle est la Mary et la Junon des Gaëls. On parle beaucoup d’elle an lien avec Marie, généralement en relation avec la naissance du Christ. Elle était la sage femme de la mère de Nazareth dans l’étable et elle est la sage des mères de l’Uist dans leur humble demeure. Il est dit que Brigitte était la fille de pauvres parents pieux et servante dans l’auberge de Bethléem. Il eut une grande sécheresse dans le pays et le maître de l’hôtellerie parti dans sa charrette pour chercher de l’eau, laissant avec Brigitte avec une cruche d’eau et une galette de pain pour sa substance jusqu’à son retour et lui ordonnant de ne donner ni eau ni pain à qui que ce soit, lui en ayant laissé juste assez pour elle-même et de n’abriter personne […] Elle était appelée mère adoptive du Christ ou marraine du Christ, de même que Jean était le fils adoptif de Marie. Chez les Highlanders l’adoption était plus importante que les liens du sang. Le sang s’étend jusqu’au vingtième degré de parenté et l’adoption jusqu’au centième. Quand une femme est en travail, la sage-femme se rend jusqu’au seuil de la porte (ouverte) avec les mains sur le montant et tout doucement invite Brigitte à venir :

 

            Brigitte, Brigitte entre !

            Ta bienvenue est assurée,

            Apporte le soulagement à cette femme,

            Et offre la naissance à la Trinité.

 

La veille de la fête de sainte Brigitte, les jeunes filles fabriquent un mannequin de tige de maïs représentant une femme qui représente sainte Brigitte. On place sur son cœur un coquillage brillant ou un cristal qui figure l’étoile de Bethléem qui a conduit Brigitte vers l’enfant. Les jeunes la conduisent en procession habillées de blanc, les cheveux dénoués, symbolisant la pureté et la jeunesse. Elles visitent chaque maison et tout le monde faisait un cadeau de cristal, coquillage, fleurs ou verdure qui était piqué sur le mannequin. Par ce cadeau on faisait obédience à Brigitte. Les mères cependant, donnaient soit une galette, fromage ou beurre. Ensuite les jeunes filles se rendent dans une maison où a lieu le festin de Brigitte. Elles barricadent la porte et ferment les fenêtres. Elles installent Brigitte là où elle peut être vu de tout le monde. Ensuite, les jeunes hommes de la communauté viennent humblement demander la permission d’honorer Brigitte. Après avoir parlementé quelques temps, ils sont admis à lui prêter obédience. La nuit se passe en chants et danses. A l’aube de la saint Brigitte, ils forment un cercle et chante l’hymne, « Belle Brigitte, mère adoptive élue du Christ ». Ils distribuent le reste du festin, c’est-à-dire presque tout, car ils se sont servis très parcimonieusement, afin d’en avoir plus à donner aux femmes pauvres du village. Il y a une pratique équivalente en Irlande.

Dans toutes les familles, les femmes les plus âgées sont aussi très occupées la veille de la sainte Brigitte à faire de grandes préparations car c’est le premier jour de printemps. Elles fabriquent un panier oblong en forme de berceau qu’elles appellent le lit de Brigitte. Elles font un mannequin avec des tiges de maïs et d’avoine. Elles décorent cette image avec des rubans colorés, des coquillages brillants de la mer et de pierres brillantes de la colline. n y met aussi toutes les fleurs qui poussent à cette saison (primevères, marguerite et autres). Cette figurine est appelée : l’image de Brigitte. Tout cela est fait avec beaucoup de tendresse et de soins amoureux. Quand cela est fait, une femme se rend à la porte, les mains sur les montant. Elle appel doucement dans la nuit : « le lit de Brigitte est prêt. Une autre femme répond : « que Brigitte entre. Brigitte est bienvenue ». La première femme ajoute : « vient Brigitte entre, ton lit est prêt. Garde la maison pour la Trinité. Ensuite, il place en grande cérémonie la figurine dans le lit et côté de laquelle il pace une baguette de bois blanc dont on a fraîchement enlevée l’écorce. On l’appelle la petite baguette de Brigitte, le petit bâton de Brigitte. Cette baguette peut être faite de bouleau, de genet à balai, de ronce, de saule blanc ou autre bois sacré. Les bois proscris sont écartés. Un bâton semblable était donné au roi d’Irlande le jour de son couronnement. Il était droit pour symboliser la justice et blanc pour  symboliser la paix et la pureté. Ensuite, les femmes nivellent les cendres de l’âtre. Au petit matin la famille examine les cendres. S’ils y trouvent les marques de la baguette de Brigitte, ils se réjouissent. Mais, s’ils y trouvent l’empreinte du pied de Brigitte, leur joie est très grande. Cela signifie que Brigitte était présente parmi eux durant la nuit et est favorable à l’accroissement de la famille, du troupeau et des récoltes durant la nuit qui vient. S’il n’y a aucune marque, la famille en est désolée. Cela signifiait qu’elle avait été offensée et n’écoutait pas leur prière. Afin de la rendre propice à leur demande, la famille offrait des oblation et brûlait de l’encens. En général, l’oblation était un coquelet ou une poulette enterré vivant à la jonction de trois cours d’eau et l’encens était brûlé dans l’âtre se retirait pour la nuit. En Irlande, il est dit que Brigitte précédait Marie avec un cierge allumée dans chaque main, quand Marie se présenta au temple pour la Purification. Bien que les vents étaient forts, les cierges non protégés ne s’éteignaient pas. A cause de cet incident, elle fut appelée : « Brigitte porteuse de lumière ». Ce jour est appelé la fête de Brigitte des cierges, mais plus généralement, la fête de Marie des cierges: la chandeleur.

 

Sont venus à mon aide, la douce Marie et Brigitte ;

Comme Anne a porté Marie,

Comme Marie a porté le Christ,

Comme Elisabeth a porté Jean le Baptiste sans tâche en lui,

            Aide-moi dans mon accouchement,

            Aide-moi O Brigitte…

 

·  La fête de Beltane (1 mai)

Beltane, le 1er mai, est 1er jour du mois de Marie. Tous les feux du district étaient éteints et le feu-père allumé sur une colline. Ce feu était divisé en deux. Les gens et le bétail passaient entre eux pour se purifier et se protéger contre la malchance et la peste au cours de l’année. Les gens en emportaient des braises pour leur foyer.

 

·  La bénédiction de Beltane

 

Marie, toi la Mère de tous les saints,

Bénie nos troupeaux et les vaches qui porte des petits,

Ni haine ni blessures si menace,

Eloigne de nous les voies des méchants.

 

garde ton œil sur le lundi et le mardi,

sur les vaches et les taureaux,

accompagne-nous sur la colline à la mer,

rassemble les brebis et leurs agneaux.

 

Chaque mercredi et jeudi, sois avec eux,

Que la douce main les couvre,

Conduis les vaches à leurs stalles,

Garde les brebis à leurs bergeries.

 

Chaque vendredi, sois O sainte à leur tête,

Conduis les brebis au bas de la montagne,

Avec leurs agneaux innocents à leur suite,

Entoure-les de la protection de Dieu.

 

Chaque samedi, fais de même avec eux,

Rentre les chèvres avec leurs petits,

Chaque chevreaux et chaque chèvres au bord de la mer,

Et depuis le rocher d’Aegir là-haut,

Avec le cresson vert autour de son sommet.

 

Que la force de la Tri-unité soit notre bouclier de détresse,

La force du Christ, sa paix et sa Pâque,

La force de l’Esprit médecin de la santé,

Et le précieux Père, le Roi de grâce.

 

[…]

 

et de tous les autres saints réunis à leur suite,

et qui ont gagné le repos da   ns le royaume de Dieu.

 

Bénis-nous et nos enfants,

Bénis tous ceux qui viendront de nos flancs,

Bénis celui dont on porte le nom,

Bénis, O Dieu, celle dont le sein nous a porté.

 

Que chaque sainteté, bénédiction et pouvoir,

Nous soit accordé en tout temps et toute heure,

Au nom de la sainte Trinité là-haut,

Père, Fils et Esprit éternels.

 

La Croix du Christ pour nous protéger en bas,

La Croix du Christ pour nous protéger en haut,

La Croix du Christ pour nous protéger tout autour,

Qui accepte de nous la bénédiction de Beltane.

 

·  Fête de Marie la Mère (le 15 août)

 

Tôt le matin, les gens allaient dans leurs champs et cueillaient des épis de maïs pour faire le « Moilean Moire ». Ils posaient les épis sur un rocher au soleil, pour les faire sécher. Une fois secs, ils les écossaient pour les moudre. Ils en faisaient une galette qui était appelé Moilean Moire, la nourriture de Marie. La galette était grillée sur un feu de fagots de sorbier ou tout autre bois sacré. Le mari rompt la galette et en donne un morceau à sa femme et à chacun de ses enfants par ordre d’âge. Ensuite, la famille entonnait le péan de Marie la Mère qui avait promis de les protéger qui les avait protégés qui les protégera jusqu’au jour de la mort. En chantant cela la famille tournait autour du feu dans le sens de la marche du soleil, le père devant la mère suivant ainsi que les enfants selon leur âge. Près avoir tourné autour du feu, l’homme mettait les braises avec des bouts de vieux bouts de fer dans un pot, qu’on portait selon la marche du soleil à l’extérieur de la maison, quelques fois autour des dépendances et des champs, les troupeaux ayant été rentré pour l’occasion, comme à l’intérieur, il est suivi pas la maisonnée, tous chantant les louange à Marie la Mère. La scène est frappante et pittoresque la famille vêtue de ses plus beaux habits.

 

 

A la fête de Marie au doux parfum,

Mère du berger des troupeaux,

Je me suis coupé une poignée de maïs nouveau,

 

Je l’ai séché doucement au soleil,

Je l’ai épluché de mes propres mains,

Je l’ai moulu dans un moulin le vendredi,

 

Je l’ai cuit sur une peau de mouton,

Je l’ai grillé sur un feu de sorbier

Et je l’ai partagé avec ma famille.

 

J’ai fait le tour de la maison dans le sens du soleil,

Au nom de Marie la Mère,

Qui a promis de me protéger,

Qui m’a protégé,

Et qui me protégera,

En paix ainsi que mes troupeaux,

Dans la droiture de mon cœur,

Dans le travail et l’amour,

Dans la sagesse et la miséricorde,

Pour l’amour de la passion,

Toi le Christ de grâce,

Qui jusqu’au jour de ma mort,

Ne m’abandonnera jamais !

 

O, jusqu’au jour de ma mort,

Ne m’abandonnera jamais !

 

·  Saint Michel patron de la mer (29 septembre)

Saint Michel est le patron de la mer, des terres maritimes , des bateaux et des marins, des chevaux et des cavaliers dans tout l’Ouest. Beaucoup de temples lui étaient dédiés sur les côtes, partout où il y avait des celtes : le Mont Saint-Michel en Bretagne et aux Cornouailles et Aird Michael dans l’Uist du Nord et du Sud (Irlande) et en d’autres endroits. Il est représenté chevauchant unj cheval blanc, un trident à la main et un écu à trois pointe à sa gauche. Sur l’écu, une phrase : « quis ut Deus » traduction littérale de l’hébreu MI-CHA-EL. La fête du 29 septembre était l’une des plus importante et les plus populaire de l’année celtique.

La veille de la Saint-Michel, on rentrait les carottes, on cuisait le «  struan », on tuait l’agneau, on volait les chevaux. Le « truan » était un cake qui était composé de toutes les céréales qui pousse dans l’année. De grands rituels accompagnaient la fabrication du struan. Les cakes étaient fait pour chaque membres de la famille ou de la maisonnée, uniforme en taille, mais irréguliers en formes. Certains avaient un forme avec trois angle pour la Trinité. D’autres cinq pour la Trinité avec Joseph et Marie. D’autres encore avec sept angles pour les mystères et neuf pour le chœur des anges et archanges. Le jour de la fête, on va de bonne heur à la messe. C’est le jour du sacrifice de l’agneau et de sa distribution. C’est un jour de pèlerinage aux tombeau de la famille. Ce jour là, on distribuait aussi des carottes accompagnées de bon vœux et de remerciements.

Il y a des concours athlétiques, des courses de chevaux et le soir, il y a des chants et des danses. C’est aussi saint Michel qui conduit les âmes des justes au paradis.

 

            Toi, Michel, le victorieux,

            Je chemine sous ton égide,

            Toi, Michel, au cheval blanc,

            Et au glaive de lumière,

            Vainqueur du dragon,

            Sois derrière moi,

            Toi, le gardien des cieux,

            Toi, le guerrier du Roi de tous,

            O Michel, le victorieux,

            Ma fierté et mon guide,

            O Michel, le victorieux,

La gloire de mon œil,

            O Michel, le victorieux,        

Joyaux de mon cœur,

O Michel le victorieux,

Toi, le berger de Dieu.

 

Autre prière :

 

            O Michel parmi les anges et tous les justes du ciel,

            Protège mon âme sur terre et au ciel,

            Des ennemies sur la terre,

            Des ennemies sous la terre,

            Des ennemies cachés,

            Protège et entoure mon âme sous ton aile,

            O mon âme, à l’ombre de ton aile !

Consécration de la vie quotidienne

·   Moudre le grain

 

Il y avait un chant pour chaque tâche particulière. Ce chant était adapté au rythme du travail. Par exemple pour moudre le grain, on disposait à l’époque de meule à main. La femme s’asseyait par terre, tenant le moulin d’une main et tournant la meule de l’autre en chantant selon le rythme. (un extrait de ce chant en langue gaélique est présenté à l’assistance).

 

Le Mardi gras,

            Nous aurons de la viande,

            Nous aurons bien ça,

            Nous aurons bien ça,

 

            Un bout de poulet,

            Un peu d’orge,

            Il aura assez,

Il aura assez,

 

Nous aurons de l’hydromel,

Nous aurons de la bière d’épinette,

Nous aurons du vin,

Nous aurons une fête,

Nous aurons des desserts et du beurre et du fromage,

Du miel et du lait,

De la bonne ambroisie,

Tout ça en abondance,

Tout ça en abondance.

 

Nous aurons de la harpe,

Nous aurons de la harpe,

Nous aurons du lute,

Nous aurons de la trompe,

Nous aurons de la douce mélodie des cordes du psaltérion,

Et le plaisir de la lyre,

Des chants nous aurons,

Des chants nous aurons ;

La belle et douce Brigitte sera avec nous,

Marie la bonne Mère,

Michel le chef des glaives étincelants,

Et le Roi des rois,

Et Jésus-Christ,

Et l’Esprit de paix,

Et de grâce sera avec nous,

Et de grâce sera avec nous.

 

·  Semences

     

Je sortirai pour semer ma graine,

            Au nom de celui qui lui donne croissance.

            Je me placerai face au vent

            Et je lancerai une poignée très haut.

            Si une graine tombe sur une pierre nue,

            Elle n’aura pas de sol pour y pousser.

            Mais tout ce qui tombera sous la terre,

La rosée la rendra fertile.

·         Justice

Le plaignant, à l’aube, se rendait au confluent de trois cours d’eau. Dès le lever du soleil, il plaçait ses deux mains côte à côte et les remplissait d’eau à l’endroit du confluent. Plongeant le visage dans ce bassin improvisé, il répétait avec ferveur, sa prière et se rendait ensuite au tribunal, fort de son bon droit. En entrant au tribunal, et regardant tout autour de la pièce, mentalement, quelque fois à voix basse, il disait :

 

            Que Dieu assainisse la maison,

            Du sol au sommet,

            Ma parole au dessus de toute personne,

            La parole de chaque personne sous mon pied,

 

·         La mer

 

Les prières et les hymnes concernant la mer étaient courants parmi les voyageurs maritimes de l’ouest. Cela eut peut-être, pour origine, les premiers missionnaires celtiques, qui traversaient la mer, battue par les tempêtes, sur leurs fragiles coracles des îles Hébrides, souvent  payant leur foi de leur vie.

Avant de s’embarquer, on se tenait autour du bateau et on s’adressait au Dieu des éléments pour obtenir un paisible voyage. Le barreur conduisait la prière, alors que le bruit des éléments, air et eau se mêlait aux voix des suppliants […]

 

            Barreur :          Bénis le bateau

            Equipage :       que le Père le bénisse

            Barreur :          bénis le bateau

            Equipage :       que le Fils le bénisse

            Barreur :          que l’Esprit le bénisse

            Tous :              Dieu  le Père,

                                   Dieu le Fils,

                                   Dieu l’Esprit, bénissez le bateau.

 

            Barreur :          que peut-il vous arriver si Dieu le Père est avec vous ?

            Equipage :       aucun mal ne peut nous arriver.

            Tous :              Dieu le Père,

                                   Dieu le Fils,

                                   Dieu l’Esprit, avec nous éternellement.

            Barreur :          d’où peut venir l’angoisse si le Dieu des éléments est sur vous ?

            Equipage :       aucune angoisse  ne peut nous atteindre.

            Barreur :          d’où peut venir l’angoisse si le Roi des éléments est sur vous ?

            Equipage :       aucune angoisse ne peut nous atteindre.

            Barreur :          d’ou peut venir l’angoisse si le l’Esprit des éléments est sur vous ?

            Equipage :       aucune angoisse ne peut nous atteindre.

            Tous :              le Dieu des éléments,

                                   le Roi des éléments,

                                   l’Esprit des éléments,

                                   couvre nous de ta protection, maintenant et pour l’éternité.

 

·         La pêche

 

Toi, Roi des œuvres et les pouvoirs d’en haut,

Déverse sur nous ta bénédiction pour la pêche.

Je me tiendrai avec une rame dans mes mains,

Et je ramerais mes sept cent et sept coups,

Je lancerai mon hameçon

Et le premier poisson que je prendrai,

Au Nom du Christ, Roi des éléments,

C’est au pauvre qu’il ira, s’il le désire.

 

·         Le bateau

 

Bénis nos marins et notre bateau,

Bénis nos ancres et nos avirons,

Chaque étai, drisse et voyageur.

 

·         Voyage

 

Que Dieu te garde en tout passage.

La protection du Christ sur chaque sentier,

Le bain de l’Esprit en tout cours d’eau,

En tout pays et en toute mer où tes pas te mèneront.

 

·         La cuisine

 

Fils de Marie, mon ami, viens

Et bénis ma cuisine.

 

·         Du repas

            Bénis, Seigneur, la nourriture que nous allons prendre

            Et nous te prions, O Dieu, que cela soit bon pour notre corps et notre âme.

            Et s’il y a une pauvre créature ayant faim et soif sur la route,

Que Dieu la conduise vers nous afin que nous puissions partager avec lui,

Comme Dieu partage ses dons avec chacun de nous.

 

·         Pour faire le lit

 

Je fais le lit au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

            Au nom de la nuit où fumes conçus,

            Au nom de la nuit où nous vinrent au monde,

            Au nom du jour de notre baptême,

            Au nom de chaque nuit, de chaque jour,

            De chaque ange qui est au ciel.

·         De la maison

 

Que Dieu bénisse la maison

De l’extérieur à l’intérieur,

            De poutre à mur,

            Du toit à la cave,

            De solive à la poutre faîtière,

            Des fondations au sommet,

            Des fondations au sommet.  

 

 

·         Bénédiction des animaux

 

Je dis la bénédiction de Brigitte,

celle qu’elle fit sur son veau,

et ses vaches, sur ses chevaux,

et ses chèvres, sur ses brebis

et ses agneaux.

 

Chaque jour et chaque nuit,

dans le froid et la chaleur.

Chaque jour et chaque nuit,

dans la lumière et la noirceur :

garde-les des marécages ;

garde-les des cailloux ;

garde-les des crevasses ;

garde-les des talus.

 

Garde-les de tout mal ;

garde-les de la jalousie ;

garde-les des sorts ;

garde-les au nord et au sud ;

garde-les du poison,

à l’est et à l’ouest.

Garde-les de l’envie,

Et de toute mauvaise intention.

Amen.

·         Bénir la vache

 

Bénis, O Dieu, ma petite vache,

            Bénis, O Dieu mon souhait,

            Bénis ma collaboration à ton œuvre

            Et la traite par mes mains, O Dieu.

 

            Bénis, O Dieu chaque pis,

            Bénis, O dieu mes doigt,

            Bénis, O Dieu chaque goutte

            Qui entre dans ma cruche, O Dieu !

 

·         Le chant de la traite

 

Ces chants sont des airs agréables afin de plaire aux vaches et les inciter à donner leur lait. Les vaches sont habituées à ces airs et ne donnent pas leur lait sans les entendre, ni occasionnellement sans entendre leurs airs favoris. Le goût des vaches des Highlands pour la musique incite les propriétaires de grands troupeaux à engager des vachers avec de jolie voix.

            Viens, Brendan de l’Océan,

            Viens Fernan, le plus puissant des hommes,

            Viens descend Michel, le vaillant,

Et rendez-moi propice la vache de ma joie.

            Ho, ma génisse, ho génisse que j’aime,

            Ho, ma génisse que j’aime.

 

            Ma bien-aimée génisse, vache élue de chaque pâturage

            Pour l’amour du très Haut Roi,

            Pense à ton veau.

 

            Viens, bien-aimé, Colomba des champs,

            Viens, grande Brigitte des troupeaux,

            Viens Marie, viens des nuages

            Et rends-moi propice la vache que j’aime.

            Ho, ma génisse, ho ma génisse que j’aime,

            Ho, ma génisse que j’aime.

           

            Le pigeon bleu viendra des bois,

            Le vent viendra de la vague,

            Le renard viendra sans malice,

            Pour louer ma génisse de ses vertus.

            Ho, ma génisse, ho ma génisse que j’aime,

Ho, ma génisse que j’aime.

 

·         Vêture

 

De même que je couvre mon corps de laine,

Couvre mon âme de l’ombre de ton aile !

 

  • Consécration du tissu

 

Lorsque le filage du tissus était terminé, un rite accompagnait la dernière phase du travail. Quand le tissu a été suspendu pour sécher sur une corde, la première célébrante (il y en a trois choisies selon leur âge), la plus âgée, le prend en main et fait un demi-tour en disant :

 

                  - Je donne un tour dans le sens du soleil.

 

Elle complète le tour et termine la phrase :

 

- qui dépend du Père.

 

La deuxième célébrante tournait la toile de la même manière en disant :

 

- Je donne un tour dans le sens du soleil au nom Au nom du Fils.

 

La troisième célébrante faisait de même :

 

- Je donne un tour dans le sens du soleil au nom de l’Esprit.

 

Les trois :

-  Et chaque tour dans le sens du soleil, dépendant de la Trinité

                           Et chaque tour est fait pour l’amour de la Trinité

                           Et chaque tour dans le sens du soleil,

                           Dépendant de la Trinité.

·         Bénédiction du chasseur

 

Un jeune homme était consacré avant d’aller à la chasse. Sa tête était ointe, un arc placé dans sa main et il devait se tenir pied nu sur la terre. Il ne devait pas prendre la vie inutilement. Il ne devait pas tirer un oiseau posé, ni une bête couchée, ni la mère d’une harde, ni la mère qui allaite. Il ne devait pas non plus tuer un oiseau qui n’avait pas quitté le nid, ni une bête encore à la mamelle, sauf si c’était le jeune d’un oiseau ou d’une bête de proie. Il était cependant permis et louable, de détruire certaines espèces bien définies, des oiseaux et bêtes de proie et les serpents dangereux, ainsi que leurs petits.

 

Diverses invocations

·         La Trinité

 

Trois plis dans le tissus, mais une seule serviette,

Trois jointure sur le doigt, mais un seul doigt,         

Trois feuilles sur le trèfle, mais un seul trèfle à porter.

Le frimas, les cristaux de neige et la glace partagent tous l’eau, leur origine.

 

·         Marie

Marie la Mère, joue un grand rôle dans la poésie des Gaëls. Il n’y a pas à s’étonner que dans le cœur des Gaëls, le cœur de la nation, qui respectait et honorait ses femmes, ait eu cette attention particulière pour Marie.

 

            Bonne et la femme, la grande Marie,

            La Mère du Haut Roi des hôtes éternels,

            La femme qui incline au bien,

            La femme grande en force et en puissance,

            La femme des plus généreuses,

            La femme par qui est apaisé la colère du Roi.

            La femme qui donne la vue aux aveugles,

            La femme, la plus puissante au delà du ciel,

            La femme qui m’a délivré de mes ennemis,

            La femme qui est une défense dans chaque bataille.

·         La Croix

 

Depuis le dessus de ma tête jusqu’aux ongles de mon pied.

O Christ, contre tout danger,

Je place ma confiance

Dans la protection de ta Croix.

 

·         La chapelle de l’âme

 

La chapelle de l’âme est chanté par les gens pour le repos de la nuit. Ils disent que les anges du ciel les gardent pendant leur sommeil et les protègent de tout mal. Si quelque chose de mauvais devait arriver à eux-mêmes, ou à leur troupeaux, ils avouent que la cause en est la torpeur de leur cœur, la froideur de leur foi et leurs prières si peu fréquentes.

 

            Dieu, charge tes anges bénis,

            De monter la garde autour de cette demeure cette nuit,

            Un groupe sacré, fort et inébranlable,

            Qui gardera cette chapelle de l’âme de tout mal.

 

            Protège, cette maisonnée cette nuit,

            Leur personne, leurs moyens et leur réputation.

            Délivre-les de la mort, de la détresse, de tout mal,

            Des fruit de l’envie et de l’hostilité.

 

            Donne-nous, O Dieu de la paix,

            La reconnaissance malgré nos insuffisances,

            L’obéissance à tes préceptes ici-bas,

            Et de jouir de Toi là-haut.

 

 

Pour les mourants

           

·         La conduite de l’âme

 

Une prière appelée « la paix de l’âme est entonnée, pas nécessairement par un clerc, sur le mourant et l’homme ou la femme qui la dit est appelé : anam-chara, l’ami de l’âme. Il ou elle, sera ensuite toujours tenu en grande affection par les amis du mourant. La paix de l’âme est chanté lentement. Tous les présents se joignent avec ferveur à l’ami de l’âme pour prier les trois personnes de Dieu, et tous les saints du ciel, de recevoir l’âme qui quitte la terre. Pendant la prière, l’ami de l’âme fait le signe de croix avec le pouce droit sur les lèvres de l’agonisant. La scène est touchante et frappante à l’extrême […] ces aimables gens de l’Ouest prenant congé de ceux qui leur sont proches et chers, dans leur pèlerinage, comme ils disent : « traverser la rivière noire de la mort », le « grand océan des ténèbres », la « montagne de l’éternité » […] quand le mourant exhale son dernier souffle, l’âme est vue s’envolant dans les nuées comme une boule de lumière. Ensuite il est dit :

 

            Le pauvre âme est maintenant libérée,

            Hors de la chapelle de l’âme,

            O doux Christ des gracieuses bénédictions,

            Enveloppe de ta protection mon aimé dans l’éternité…

·         Bénédiction de la mort

 

Dieu, n’oublie pas cette femme (ou cet homme) de ton alliance,

Malgré tout les fautes qu’elle (qu’il) a commise dans son corps,

Qu’elle ne peut cette nuit énumérer.

            Toutes les fautes qu’elle a commise dans son corps,

            Qu’elle ne peut pas cette nuit énumérer.

 

Que son âme soit dans tes propres bras, O Christ,

Toi le Roi de la cité du ciel,

Et puisqu’il t’appartient O Christ de racheter l’âme,

Au moment du fléau de la balance,

Au moment du jugement,

Qu’elle soit maintenant dans ta propre main droite,

            Oh, dans ta propre main droite.

 

Et le saint Michel, roi des anges,

Vient à la rencontre de l’âme,

Et conduit la à la maison au ciel du Fils de Dieu.

            Le saint Michel, haut roi des anges.

 

Vient à la rencontre de l’âme,

Et conduit la à la maison,

Au ciel du Fils de Dieu.

 

En conclusion

Dans le désarroi de notre époque, ces vieilles prières ont un parfum de printemps après un long hiver. Leur simplicité et leur archaïsme gardent un esprit qui ouvre un univers que nous avions perdu. Le christianisme celtique est riche d’un trésor insoupçonnable disséminé dans bien des domaines. La moisson d’hier est une semence à l’aujourd’hui de la toujours jeune et toujours actuelle Eglise Celtique. Nous n’avons aucun doute sur la place que prendra notre tradition dans l’Eglise universelle.

 

Bibliographie:

 

An Introduction to Celtic Christianity          -           James Mackey

Carmina Gadelica                                          -           compilé par Alexander Carmichael

Celtic Blessings                                             -           compilé par Ray Simpson

Celtic Devotional                                          -           Caitlin Matthews

Celtic Christian Spirituality                           -           compilé : Oliver Davies, Fiona Bowie

Celtic  Vision                                                -           compilé par Esther de Waal

Celtic Way of Prayer                                     -           Esther de Waal

God under my Roof                                      -           Esther de Waal

Listening to the Heartbeat of God                -           Philip Newell

Threshold of Light                                        -           compilé par A. M. Allchin et Esther de Waal.

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