Voir le Christ dans chaque pauvre
Méditation à partir de la figure
de Saint Jean l'Aumonier
Sa Sainteté Jean l’Aumônier, patriarche d’Alexandrie († 619)
Saint Jean l’Aumônier, né en 556 à Amathus dans l’île de Chypre, était le propre fils du gouverneur de l’île, Epiphane.
Il avait quinze ans, quand la figure de la Miséricorde lui apparut une nuit, sous la forme d’une vierge couronnée d’olivier, et lui dit : « Je suis la première des filles du grand Roi ; si tu veux m’épouser, je te donnerai accès auprès de lui, car je lui suis familière ; c’est moi qui l’ai fait descendre du Ciel sur la terre pour sauver les hommes. »
Pour éprouver la réalité de la vision, il donna, le lendemain matin, son habit à un pauvre qui passait, et aussitôt un inconnu vint lui présenter un sac de cent pièces d’or.
Depuis ce temps, quand il faisait quelque aumône, il se disait toujours : « Je vais voir si Jésus-Christ accomplira Sa promesse en me donnant cent pour un. »
Il contracta mariage pour complaire à son père, & eut de cette union deux enfants. Mais ayant perdu sa femme & ses enfants, il ne songea plus qu’à se perfectionner dans la pratique de la sainteté.
Jean déménagea par la suite à Alexandrie en Égypte, où à la supplication du peuple, l’empereur Phocas le nomma archevêque et patriarche de la ville en 608 après la mort du patriarche Théodore Ier, quand bien même il n’avait pas reçut le sacerdoce.
Sa première action fut de recenser tous les pauvres de son diocèse. Il en compta sept mille cinq cent.
Jean les logea tous dans son palais patriarcal et la nourriture ne manqua jamais grâces aux prières et miracles de celui-ci. Un homme qu’il avait soulagé, lui témoignant sa reconnaissance, il l’interrompit en lui disant: « Mon frère, je n’ai point encore répandu mon sang pour vous, comme Jésus-Christ, mon Sauveur et mon Dieu me l’ordonne. »
Lors de l’invasion de la Palestine par les Perses Sassanides en 614, de nombreux réfugiés vinrent se mettre en sécurité à Alexandrie. Jean les accueilli chez lui avec une grande générosité.
Il soigna lui-même les blessés, créa de nombreux hôpitaux et fonda la première maternité pour que les femmes accouchent dignement. Il lutta aussi contre le monophysisme, en particulier en développant l’enseignement.
Il s’attaqua à la simonie, réorganisa le système des poids & mesure, à l’attention des pauvres, mettant un point d’arrêt à la corruption des fonctionnaires.
Il multiplia par dix le nombre d’églises à Alexandrie, le faisant passer de 7 à 70. Un jour qu’il voyait ses fidèles quitter l’office avant qu’il soit terminé, il partit les rejoindre, avec ses ornements liturgiques, en leur disant avec humour : « Je dois partir à la recherche des brebis égarées. »
Lors de l’occupation d’Alexandrie par les Perses Sassanides, il doit fuir la ville pour se réfugier dans son île natale, où il meurt en 619, respecté de tous. Sa biographie a été écrite par son contemporain Léonce de Néapolis.
D’après la Légende dorée, il donna tout ce qu’il possédait aux pauvres, qu’il appelait ses « seigneurs ».
Un riche, qui vit que Jean n’avait sur son lit plus que des guenilles, lui offrit une couverture très précieuse. Mais durant la nuit qui suivit, Jean ne put dormir en songeant à tous ses « seigneurs » qui auraient pu être couverts grâce à sa valeur, aussi le lendemain la vendit-il et distribua l’argent aux pauvres.
Le riche le découvrit, et lui racheta une couverture, que Jean revendit aussitôt.
Le riche racheta encore une couverture, en disant à Jean : « Nous verrons qui se lassera, toi de vendre, ou moi de racheter. »
Après sa mort, il fut appelé Jean l’Aumônier (=Jean le Miséricordieux). Ses reliques furent transportées de Chypre à Constantinople, puis de là à Venise en 1249, où son corps intact et quelques vêtements sont encore vénérés dans une chapelle à droite du chœur de l’Église San Giovanni in Bragora.
Au milieu du XIème siècle, des Latins originaires d’Amalfi en Campanie créent à Jérusalem le monastère de Saint-Jean-Eleymon (Saint-Jean-l’Aumonier), doté d’un hospice.
Après la conquête de Jérusalem par les Croisés en 1099, c’est ce monastère qui devint le centre de l’Ordre militaire & hospitalier de saint Jean de Jérusalem, plus connu de nos jours sous le nom d’Ordre de Malte.
Même si rapidement le patronage du monastère de Jérusalem passa à saint Jean Baptiste, plus connu des Occidentaux, les chevaliers de l’Ordre de Malte continuèrent à appeler les pauvres leurs « seigneurs », comme le faisait à Alexandrie saint Jean l’Aumônier.
Le rit romain fait mémoire de saint Jean l’Aumônier au 23 janvier et dans les rites orientaux au 25 novembre du calendrier grégorien – 12 novembre du calendrier julien .
La Légende dorée/Saint Jean l'Aumônier
XXVI SAINT JEAN L'AUMÔNIER, CONFESSEUR(23 janvier) I. Jean, patriarche d'Alexandrie, une nuit qu'il était en prière, vit une jeune fille merveilleusement belle qui se tenait debout près de lui ...
https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_dor%C3%A9e/Saint_Jean_l%E2%80%99Aum%C3%B4nier
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