Semaine pour l’unité des Chrétiens.
Homélie pour la semaine de l'unité
Transcription de l'homélie
Au nom du Père et du Fils du Saint-Esprit. Hier, c'était la clôture de la Semaine pour l'unité. On a déplacé d'une journée les lectures aujourd'hui pour que nous puissions la célébrer ensemble parce que cette semaine pour l'unité des Eglises est évidemment importante pour nous tous. Très importante.
Peut être y a 70 ans que le mouvement œcuménique a commencé. Alors, on peut se dire qu'effectivement en 70 ans, pas grand chose a évolué. Il y a tout de même des rencontres. Les chrétiens se parlent, les chrétiens prient aussi ensemble, mais la communion, celle qui permettrait à l'Église de retrouver son unité parfaite est loin d'être réalisée.
Beaucoup de choses, beaucoup de contentieux et peut être, pourrait on dire, d'intérêts multiples empêchent les Eglises de retrouver cette unité perdue. Elle a perdu cette unité pour différentes choses. Bien sûr, il y a les hérésies, mais il y a aussi le fait que les peuples de cultures différentes ne se comprennent pas toujours, que les intérêts politiques aussi ont joué un grand rôle dans la division. Et peut être peut on dire encore pour aujourd'hui, eh bien, c'est encore une réalité.
Que pouvons nous faire face à cette situation?
Nous, ici, dans cette communauté. Et bien s'aimer les uns les autres, nous l'avons entendu. Avoir de l'amour pour son prochain et très difficile. Aimer celui qui est proche, ses enfants, son conjoint et encore quand il n'y a pas trop d'histoires.
Aimer les gens avec qui on a des points communs, des intérêts partagés, ce n'est pas encore difficile, mais aimer celui qui est différent, qui n'a pas les mêmes opinions politiques, qui n'a pas notre culture, avec lequel j'entretiens des relations difficiles, etc.
Oui, c'est difficile. l'Unité des églises ne pourra pas se faire si chacun d'entre nous dans notre coeur, nous ne parvenons pas à nous réconcilier avec ceux avec qui nous avons de la division ou avec ceux que nous avons du mal à aimer.
La voie de l'unité c'est la voix de l'amour, c'est ça que le Seigneur est venu nous enseigner. La division, les divisions n'ont pas d'autre origine que ce manque d'amour. Cette incapacité à nous réconcilier, à nous aimer.
Dans l'Évangile de Matthieu, au cinquième chapitre, il nous est demandé d'aimer nos ennemis, de prier pour nos persécuteurs. Aimez nos ennemis, priez pour nos persécuteurs.
À vue humaine, c'est impossible. Mais par la grâce de Dieu, tout est possible. Le long chemin de l'unité perdue, mais qu'il faut absolument retrouver, passera encore une fois, je vous le dis, par le chemin de chaque coeur. Si nous ne parvenons pas à nous réconcilier, si nous ne parvenons pas à aimer comme le seigneur nous aime, comme le Seigneur veut que nous aimions, alors l'unité ne se fera pas dans l'Église.
Et ce monde ne pourra pas être transformé parce que la division des Eglises est un drame, pas seulement pour les Eglises elles mêmes, mais pour le monde, parce qu'une Église unie pourra réconcilier le ciel et la terre.
C'est un grand péché et c'est un grand drame que la division des Eglises ne parvient pas à apporter, à donner le Christ au monde pour que son amour descende dans tous les cœurs des hommes, dans toutes les religions, descende dans l'histoire de tous les hommes et transfigure l'humanité, l'ensemble du vivant que les hommes dans leur chute ont entraîné dans la corruption.
Voilà pourquoi l'unité de l'Église est importante et voilà pourquoi aussi, le Seigneur appelle aujourd'hui tous à une conversion personnelle. La conversion que nous avons entendu de saint Paul paraît extraordinaire. Et effectivement, saint Paul, à partir de ce jour là, va se donner totalement à Dieu.
Mais est ce que ici, nous, nous n'avons pas été visités un jour par la grâce? Certainement pas de cette manière. Est ce que nous n'avons pas été visités par la grâce pour que nous puissions nous ouvrir et nous donner à Dieu?
Sûrement que oui, mais nous avons oublié souvent et nous nous contentons d'une vie à peu près moralement bonne.
Nous parlons de spiritualité, mais est ce que notre vie est vraiment spirituelle?
Celui qui ne donne pas tout n'a rien donné. Nous ne pouvons pas nous donner à moitié. Et le Seigneur nous appelle aujourd'hui à lui faire confiance. C'est le mystère de la foi. Dans la foi nous sentons que nous pouvons faire confiance à Dieu, que pour Dieu, rien n'est impossible, que tout ce que nous ne parvenons pas à réaliser humainement, Dieu peut le faire, tout ce qui va évidemment dans le sens de la volonté de Dieu.
Tant que les chrétiens ne deviendront pas saints, c'est le nom qu'on leur donnait au temps des apôtres. La sainteté se décline sous une multitude de façons. La sainteté, pourrait on dire, n'est pas parfaite non plus. Mais ce sont des cœurs qui sont donnés à Dieu, qui font confiance à la grâce de Dieu et qui mènent le combat pour rester fidèles à cette communion avec la grâce divine. Et dans cette grande transfiguration des êtres, l'Eglise retrouvera facilement sa communion, son unité.
Alors aujourd'hui, c'est un appel à la conversion. En entendant celle de saint Paul, c'est notre conversion, nous sommes tous concernés.
Il est tellement facile de dire ce qui ne va pas et pourquoi on ne croit pas ceci et pourquoi on ne fait pas cela. Il y a beaucoup d'hommes de bonne volonté, d'hommes et de femmes de bonne volonté dans les Eglises, c'est vrai, qui oeuvrent, mais nous devons tous nous interroger en disant Tout commence par moi.
Seigneur, est ce que vraiment je me suis donné à toi? Seigneur, est ce que vraiment ma vie t'appartient? Seigneur est ce que vraiment, je ne suis pas trop préoccupé par toutes les choses du monde qui me donnent l'illusion d'exister, d'être quelque chose, d'être quelqu'un?
Est ce que vraiment je me suis donné à toi? La transformation et la guérison du monde commence par là, par cette question que chacun doit se poser.
Alors, on peut se dire oui, mais que puis je faire Seigneur? Il suffit simplement de lui demander Seigneur éclaire moi, guide moi, montre moi, et je vous assure que très vite il nous montrera ce que nous avons à faire et il nous donnera dans son amour infini, dans sa miséricorde infinie, dans son pardon infini tout ce qui est nécessaire pour que nous puissions trouver cette paix, cette joie, ce vrai bonheur d'être en communion, en union avec lui.
Il y a tous les saints du Paradis aussi qui prient pour nous. Il y a notre très sainte Mère, ici présente, qui veille sur ce lieu, qui nous enveloppe de son manteau d'amour maternel, qui nous protège et qui nous guide, qui nous conduit vers son fils.
Voilà ce dimanche pour l'unité, pour nous, ce que cela signifie. Un temps viendra, un temps viendra où l'Église retrouvera son unité. Mais il faudra pour cela qu'elle passe par une très grande pauvreté, qu'elle perde ses ors et ses honneurs. Qu'elle redevienne pauvre!
Elle sera persécutée et émondée et peut être croira-t-on qu'elle va disparaître. Mais au contraire, elle retrouvera une vigueur et une sainteté et un éclat peut être beaucoup plus lumineux encore qu'au temps des apôtres.
Mais encore une fois, tout ceci passera par notre propre chemin, notre propre humilité, notre propre pauvreté humaine, pour que nous puissions nous enrichir de la gloire de Dieu.
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